La ville du quart d’heure : repenser la vie urbaine

La ville du quart d’heure : repenser la vie urbaine
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Cet article s’inscrit dans une série de contributions d’experts de l’OCDE et d’influenceurs – du monde entier et de tout secteur de la société – qui répondent à la crise du COVID-19, partageant et développant des solutions pour aujourd’hui et demain. Cette série vise à favoriser un échange constructif de vues et d’expertises développées dans différents domaines afin de nous permettre de relever ensemble ce défi majeur. Les opinions exprimées ne reflètent pas nécessairement celles de l’OCDE.

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Extrait (légèrement adapté) de: Vie urbaine et proximité à l’heure du COVID-19 de Carlos Moreno ouvrage publié par les éditions de l’Observatoire en juillet 2020

Nous voilà, depuis l’apparition du coronavirus, brutalement plongés dans la plus dure crise sanitaire de l’histoire moderne.

Paradoxalement, cette menace mondiale agit aussi comme le révélateur d’un fait majeur de ce siècle : la force des villes, l’expression de leur centralité, qui se trouve au cœur de la violente perturbation à tous égards du système. Oui, le XXIe siècle, celui des villes, métropoles, mégalopoles, comme expression du fait urbain, amène avec lui des vulnérabilités et des dysfonctionnements. Dans un monde au mode de vie basé sur les interdépendances, jamais nous n’avions assisté à une telle démonstration des principes clés de la complexité. En effet, au niveau de la vie urbaine, sur toute la planète, cette axiomatique, que nous répétons sans cesse depuis tant d’années, s’avère parfaitement illustrée : nous vivons dans des villes vivantes, à la fois imparfaites, incomplètes et fragiles.

Lire le rapport de l'OCDE: Les Mesures adoptées par les villes face au COVID-19

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Pour la première fois, nous devons réfléchir et agir sur la santé des citoyens, en ne leur apportant pas uniquement un soin médical, mais aussi en leur proposant un autre rythme de vie, une autre sociabilité.

Avec le changement climatique et ses effets visibles (dont les canicules), la pollution de l’air (qui a de lourdes conséquences sur la santé urbaine), la place de la nature dans nos villes, de l’eau, de la biodiversité et maintenant la propagation virale du COVID-19, nous sommes face aux combats urbains essentiels pour les années à venir. Le défi que nous pose cette crise, c’est celui d’un changement de vie, radical, ici et maintenant. Vivre autrement aujourd’hui, c’est avant tout modifier nos rapports au temps et aux espaces urbains, c’est nous questionner sur nos mobilités, le pourquoi de nos déplacements. Les temps de transport ont déjà contribué à dégrader fortement la qualité de vie, et deviennent en plus une nouvelle menace sanitaire urbaine.

La question clé revient ainsi sans cesse : dans quelle ville voulons-nous vivre ?
Il est temps d’aller non plus vers l’aménagement de la ville, mais vers l’aménagement de la vie urbaine.

Nos villes-monde, partout sur la planète, concentrent l’essentiel de l’activité humaine, mais elles sont encore portées par le paradigme de l’ère du pétrole et de ses impacts sur la voirie et l’urbanisme en général. L’ère de la voiture omniprésente, associée à un mode de vie fondé sur la propriété de son véhicule comme élément de statut social, est encore présente, mais elle vacille. Une prise de conscience se développe concernant nos villes devenues irrespirables par le triple effet des émissions produites par les bâtiments, les réseaux de chaleur et de froid et le transport à essence tous azimuts.

À l’heure du COVID-19, qui met sous cloche la vie urbaine avec la distance physique comme seule manière d’arrêter sa viralité, nous nous interrogeons : comment offrir aux urbains une ville apaisée et vivable en satisfaisant ses fonctions sociales urbaines indispensables ?

Comment concilier alors le développement irréversible d’un monde urbain avec les besoins impératifs liés à une réelle qualité de vie, maintenant que, pendant un temps encore inconnu, nous allons vivre avec une menace virale planétaire ?

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La question clé revient ainsi sans cesse : dans quelle ville voulons-nous vivre ?
Il est temps d’aller non plus vers l’aménagement de la ville, mais vers l’aménagement de la vie urbaine.

Ma proposition : la « ville du quart d’heure » en zone compacte (ou le « territoire de la demi-heure » en zone semi ou peu dense), de l’hyper-proximité, de « l’accessible » à tous et à tout moment… Une ville où, en moins de 15 minutes, un habitant peut accéder à ses besoins essentiels de vie : habiter, travailler, s’approvisionner, se soigner, s’éduquer, s’épanouir.

Vivre avec le COVID-19 nous oblige maintenant à avoir une ambitieuse politique urbaine pour mettre en œuvre cette transformation radicale de nos modes de vie. Préserver notre qualité de vie passe par des rapports qui doivent profondément changer entre ces deux composantes essentielles : le temps et l’espace.

L’idée de la ville du quart d’heure répond à la question du gain de temps en la prenant à rebours, et en suggérant un rythme de vie différent. Un rythme de 15 minutes.

 En savoir plus sur Vie urbaine et proximité à l’heure du COVID-19 de Carlos Moreno 

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Go to the profile of Elizabeth Villagomez
about 2 years ago

Very interesting article. COVID-19 has definitely shown weaknesses but has also created opportunities for positive changes. However, the developing world mega cities would need to seriously make investments in care and transport and unlearn from more advanced cities in developed countries in terms of producing more infrastructure for cars.