Forum de l’OCDE - conférence virtuelle : « COVID-19 et santé mentale : faire face à la pandémie sous-jacente »

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Forum de l’OCDE - conférence virtuelle : « COVID-19 et santé mentale : faire face à la pandémie sous-jacente »
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Notre conférence virtuelle sur le thème « COVID-19 et santé mentale : faire face à la pandémie sous-jacente » s’est déroulée le jeudi 15 avril 2021 dans le cadre du Forum de l’OCDE.

Cet événement est terminé et les inscriptions sont maintenant closes – mais ne vous inquiétez pas, vous pouvez regarder la rediffusion ci-dessous!

Intervenants

Anthony Gooch, Directeur de la Direction des affaires publiques et des communications, OECD (modérateur)
Francesca Colombo, Cheffe, Division de la santé, Direction de l'emploi, du travail et des affaires sociales, OECD
Rachel Clarke, Médicin de soins palliatifs; Autrice, Breathtaking: Life and Death in a Time of Contagion
Nina Hedegaard Nielsen, Senior Policy Adviser, Santé et Securité au travail, FH – Danish Trade Union Confederation (Confédération Syndicale Danois)
Husseini Manji, Chef Global, Science for Minds, Johnson & Johnson
Mieke Schuurman, Senior Policy Advisor, Children's Rights & Safeguarding, Eurochild
Jolawn Victor, Chief International Officer, Headspace

Une personne sur deux subira des troubles psychiques au cours de sa vie, et une personne sur cinq en est atteinte à tout moment. En 2020, l’état de santé mentale s’est détérioré dans tous les pays de l’OCDE. La part de la population souffrant d’anxiété et de dépression a pratiquement doublé en 2020 par rapport à l’année précédente. La crise du COVID-19 a entraîné une augmentation sensible des facteurs de risque de troubles mentaux - insécurité financière, chômage, peur et anxiété -, tandis que les facteurs de protection - liens sociaux, emploi, formation et scolarité, accès à la pratique sportive, habitudes, accès aux services de santé - se sont réduits. Des centaines de milliers de personnes dans le monde ont également été confrontées à la maladie ou à la perte d'un être cher du fait du COVID-19, tandis que chacun a ressenti la tristesse et la tension d'être coupé de sa famille et de ses amis. Et, alors que la pandémie s'éternise, les rencontres numériques se révèlent de plus en plus comme de pauvres substituts aux liens sociaux directs. De fait, l’état de santé mentale de la population a alterné les hauts et les bas - les pics de détresse mentale étant étroitement liés aux pics de décès dus au COVID-19 et aux périodes pendant lesquelles les mesures de lutte contre la pandémie étaient les plus strictes.

La pandémie nous touche tous, bien qu'à des degrés divers et selon des modalités différentes. De même, ses conséquences sur la santé mentale se révèlent elles aussi inégales. La crise du COVID-19 a une forte incidence sur la vie des enfants, des adolescents et des jeunes. Leur processus d’apprentissage et leur vie quotidienne sont très fortement perturbés par la fermeture des établissements scolaires et (lorsqu’ils existent) par les cours à distance. Ceux qui se lancent dans la vie active ou qui doivent travailler pour s’en sortir sont eux confrontés à un effondrement des possibilités d’emploi et à une diminution des liens sociaux. Les restrictions sociales privent en outre les jeunes d’expériences importantes marquant le passage à l’âge adulte. Les jeunes adultes sont peut-être exposés à un risque relativement faible de développer des formes graves du COVID-19, mais des études mondiales montrent qu’ils souffrent ainsi de façon disproportionnée des retombées psychologiques de la crise, avec des taux d’anxiété, de dépression et de solitude beaucoup plus élevés que pour la population dans son ensemble.

Les personnes touchées par le chômage et l’insécurité financière - deux phénomènes en forte augmentation en 2020-21 - sont également confrontées à des conséquences psychologiques particulièrement néfastes, ainsi qu’à des niveaux d’anxiété et de dépression plus élevés. L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée a lui aussi souffert. De nombreux salariés sont confrontés à des horaires de travail plus longs, un grand nombre d’entre eux signalant une surexposition aux écrans et une lassitude des réunions à distance. Pour les parents, la situation se complique encore par la nécessité fréquente d’assurer l’école à la maison, souvent tout en continuant à travailler.

Lisez le rapport : Panorama de la santé : les indicateurs de l'OCDE et consultez les dernières données, recommandations et conseils de politique publique de l'OCDE sur la santé

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Les aidants constituent une autre catégorie importante dont la santé mentale s’est particulièrement dégradé pendant la crise. De nombreux systèmes de santé fonctionnant à l’extrême limite de leurs capacités depuis plus d’un an, les médecins, les infirmiers et les autres travailleurs essentiels de première ligne sont épuisés, confrontés à des choix difficiles, et exposés à des souffrances extrêmement aigues sans être toujours en mesure de les alléger. Leur incroyable démonstration de courage, de résistance et de compassion au cours de cette crise mérite une plus grande reconnaissance, et leurs propres souffrances une attention urgente.

L’OCDE a rapidement dressé un bilan des effets de la crise du COVID-19 sur la santé mentale, en proposant une première évaluation des différentes approches adoptées par les pays pour faire face aux répercussions psychologiques de la crise. Qu’il s’agisse d’initiatives locales de lutte contre la solitude par le biais de la solidarité intergénérationnelle ou d’utilisations innovantes des ressources numériques au service du bien-être, en passant par des moyens supplémentaires importants alloués aux services psychiatriques dans certains pays de l’OCDE, une multitude de solutions ont également vu le jour pour apporter soutien et secours.

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La pandémie de COVID-19 force chacun à changer, à s'adapter et à expérimenter. Si la situation actuelle s’apparente à une épreuve de résistance majeure, nous devons également y voir une opportunité d’amélioration. Les troubles mentaux sont depuis longtemps stigmatisés, décourageant par là de nombreuses personnes en souffrance de rechercher de l'aide ou des soins. Les services psychiatriques sont déjà surchargés et sous-financés ; faute d’action décisive de la part des gouvernements des pays de l’OCDE, la hausse des taux de dépression et d’anxiété se traduira par un creusement encore plus conséquent de l’écart entre les capacités de ces services et les besoins de la population. Malgré tous les maux qu’elle engendre, la crise du COVID-19 aura montré que la santé mentale est essentielle à la santé de nos sociétés et de nos économies. Notre avenir pourrait donc bien se révéler plus sain, si les bouleversements que nous subissons actuellement nous poussent à enfin accorder à la santé mentale l'attention qu'elle mérite.

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