#MonFéminisme: une audacieuse déclaration d’égalité

Lettre ouverte de Maryam Monsef, ministre canadienne de la Condition féminine, à l'OCDE
#MonFéminisme: une audacieuse déclaration d’égalité
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Cet article fait partie du Forum Network série sur New Societal Contract

Le Secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Ángel Gurría, a brièvement résumé l’importance de l’égalité entre les sexes dans l’avant-propos d’un récent rapport de cet organisme, Atteindre l’égalité femmes-hommes : Un combat difficile.

« L’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas seulement un droit humain fondamental. C’est aussi la pierre angulaire d’une économie prospère, moderne et porteuse d’une croissance inclusive durable. L’égalité des sexes est essentielle pour faire en sorte que les femmes et les hommes pussent s’investir pleinement à la maison, au travail et dans la vie publique, pour le bien de la société et de l’économie en général. »

Je suis entièrement d’accord, et c’est pourquoi je suis fière de faire partie d’un gouvernement qui a fait de l’égalité entre les sexes une de ses grandes priorités.

Nous rêvons d’un pays, et d’un monde, où les femmes et les filles sont autonomes et reconnues à leur juste valeur; où elles peuvent décider de leur vie et prendre part à toutes les décisions de leur foyer et de la société dont elles font partie; où elles peuvent contribuer au développement et à la prospérité économiques, mais aussi en bénéficier; et où tous leurs droits fondamentaux sont respectés, leur permettant de vivre sans discrimination ni violence. Mais pour concrétiser cet idéal, nous devons lutter contre les inégalités entre les sexes sur plusieurs fronts, à l’échelle nationale et internationale.

En 2015, le premier ministre canadien Justin Trudeau a fait un geste audacieux pour afficher les couleurs égalitaires de son gouvernement : établir un Cabinet paritaire. Pour la première fois de l’histoire du pays, il y a autant de femmes que d’hommes aux plus hauts postes décisionnels du gouvernement fédéral. Le Canada a également adopté une loi visant à accroître la participation des femmes dans la haute direction et dans les conseils d’administration des sociétés. Ces mesures représentent des progrès majeurs, mais il y a encore beaucoup à faire.

Le gouvernement du Canada a récemment présenté son budget pour 2018, intitulé Égalité + Croissance : Une classe moyenne forte. Ce titre souligne le fait que l’égalité entre les sexes n’est pas une question de justice uniquement, mais aussi de bon sens. Les preuves sont formelles : investir dans les femmes, c’est renforcer l’économie dans son ensemble. C’est pourquoi le Canada prend les devants en s’attaquant à certains obstacles qui nuisent depuis longtemps à l’égalité entre les sexes. Il le fait par des investissements importants pour soutenir les entrepreneures, par des mesures qui encouragent les parents à se partager équitablement l’éducation des enfants, par l’intégration durable d’une analyse intersectionnelle dans la budgétisation fédérale, et par la mise en œuvre d’un cadre des résultats relatifs aux sexes qui aidera le gouvernement à prendre les bonnes décisions pour façonner une économie équitable et à mesurer les progrès accomplis en ce sens.

Le Canada s’attaque également aux disparités salariales, un problème complexe qui doit être traité à plusieurs niveaux, en proposant une loi proactive sur l’équité salariale, ainsi que des mesures garantissant la transparence salariale dans le secteur public et le secteur privé sous réglementation fédérale. Les femmes devraient toucher le même salaire que les hommes pour un travail équivalent, et le gouvernement donnera l’exemple.

Le Canada apporte également un soutien financier direct aux familles, grâce à des mesures telles quel’Allocation canadienne pour enfants; l’amélioration du congé de maternité et du congé parental payés ainsi que des prestations pour aidantes et aidants naturels; la multiplication des aides à l’éducation et à la formation des femmes dans les domaines où elles sont sous-représentées, comme les métiers spécialisés et les métiers de l’innovation, notamment dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’informatique, des mathématiques et du génie; la mise en place d’un cadre d’apprentissage et de garde des jeunes enfants qui soutiendra environ 40 000 places en garderie au cours des trois prochaines années; et la promotion de conditions de travail plus souples, pour que plus de femmes puissent continuer de travailler.

Mais notre travail est loin d’être terminé. Les mouvements #MoiAussi et #TimesUp, ainsi que les récentes marches des femmes, nous rappellent que les inégalités – et surtout le harcèlement et les agressions de nature sexuelle – demeurent un problème systémique. Sur ce front aussi, notre gouvernement s’engage à montrer l’exemple en faisant des lieux de travail sous réglementation fédérale des lieux exempts de harcèlement, de sorte que le personnel soit en sécurité et puisse donner le meilleur de lui-même. C’est à cette fin qu’est promulguée une nouvelle loi garantissant une protection accrue aux travailleuses et aux travailleurs.

Cette année, le Canada occupe la présidence du G7 et accueillera le Sommet des dirigeantes et dirigeants, en juin. L’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes sont au cœur de son programme. Le pays a également adopté une approche féministe en matière d’aide internationale, faisant de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles le pivot de ses initiatives à l’étranger.

Enfin, le Canada aspire à un programme commercial progressiste qui tient compte du rapport entre commerce et égalité des sexes et qui ouvre des portes pour tout le monde, y compris les femmes et les Autochtones. En modernisant son accord commercial avec le Chili, en juin dernier, le Canada est devenu le premier pays du G20 à inclure un chapitre consacré à l’égalité entre les sexes dans un accord commercial. Il a également appuyé la Déclaration conjointe sur le commerce et l’autonomisation économique des femmes lors de la Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce en Argentine, en décembre dernier. La prise en compte de facteurs relatifs au sexe permettra aux entrepreneures, aux femmes d’affaires et aux travailleuses de mieux tirer profit des accords commerciaux.

Le 8 mars est la Journée internationale des femmes. Au Canada, le thème de cette année est #MonFéminisme. Cette journée nous donne l’occasion de constater le chemin parcouru et de célébrer le legs des porte-parole du féminisme, à qui l’on doit tous les progrès accomplis à ce jour. C’est grâce à leur dévouement et à leur travail acharné, dont on constate aujourd’hui les résultats, que le Canada peut aujourd’hui se targuer d’être un gouvernement féministe. Mais surtout, cette journée est la promesse d’un avenir dans lequel l’égalité femmes-hommes ne sera plus un « combat difficile », mais une réalité : celle d’un monde égalitaire.

Lire le chapitre 3 : La gouvernance en faveur de l'égalité femmes-hommes du rapport de l'OCDE Atteindre l'égalité femmes-hommes, un combat difficile

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