Comment une initiative sur l’information et la démocratie remonte au G7 en un an

Image bannière: Arnaud Jaegers on Unsplash
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Le monde des ONG n’est plus ce qu’il était. Face à la crise démocratique, et plus précisément face à la crise de l’information libre et fiable, la dénonciation ne suffit pas. Comme d’autres, nous avons déploré que l’environnement informationnel laisse libre cours à l’équivalent de la pollution pour la planète, la propagande, la désinformation, la rumeur, le contraire de notre idéal de liberté, d’indépendance, de pluralisme du journalisme, avec son attachement à la vérité. Mais à quoi sert-il de dénoncer des phénomènes, si l’on ne peut pas les endiguer ? Attachons-nous à traiter des causes, avons-nous pris la résolution, à savoir trouver les moyens de mettre en oeuvre l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, sur la liberté d’opinion et d’expression, à l’ère numérique.

Trouvez plus sur les travaux de l'OCDE sur Trust in Government et lisez les Guidelines on Measuring Trust [en anglais]

OECD Guidelines on Measuring Trust

Le pessimisme de la pensée et l’optimisme de l’action, voilà l’esprit qui nous a guidés. Pessimisme devant la montée des hommes forts autoritaires et l’extension de la jungle informationnelle à la faveur des évolutions technologiques. Optimisme d’ONG dont l’ensemble des collaborateurs oeuvre sans relâche pour rendre le monde meilleur en soutenant ceux qui prennent des risques pour cela. Avec l’équipe, nous avons alors sollicité des lauréats du Nobel, des journalistes en proie à des régimes autoritaires, des anciens dirigeants d’organisations internationales, d’éminents spécialistes du numérique et du droit. C’était il y a un peu plus d’un an, et la plupart de ceux que nous avons contactés nous ont rejoints parce qu’ils avaient les mêmes inquiétudes pour nos démocraties et pour tout simplement la liberté d’opinion.

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Depuis le 11 septembre 2018, date à laquelle la Commission sur l’information et la démocratie s’est réunie pour la première fois à Paris, tout est allé très vite. Moins de deux mois plus tard, cette commission de 25 personnalités de 18 nationalités a publié une Déclaration internationale édictant les principes fondamentaux de cet espace global de l’information et de la communication qui est un bien commun de l’humanité. Le 11 novembre, douze chefs d’Etat et de gouvernement ont lancé un processus politique sur la base de cette déclaration, soutenue par ailleurs par le secrétaire général de l’ONU, la directrice générale de l’Unesco et le secrétaire général du Conseil de l’Europe. Depuis, des négociations discrètes ont mené à un Partenariat sur l’information et la démocratie, mis à l’agenda du G7 d’août 2019 à l’initiative du président français Emmanuel Macron et signé par 30 Etats le 26 septembre à l’Assemblée générale de l’ONU.

RSF Commission sur l’information et la démocratie

Le lieu où nous échangeons les idées et les informations, cette place du village désormais mondial, est désormais largement géré par des plateformes numériques, privées ou sous la tutelle d’Etats, qui édictent les lois et les règles de l’espace. Qui peut voir quoi ? Qui a droit de cité ? Des sociétés numériques décident sur la base de leurs propres doctrines. Autrement dit, elles créent les normes, les architectures de choix, de l’espace de l’information et de la communication. Les plateformes ont désormais le pouvoir des gouvernements ou des parlements, mais finalement les droits des individus. Que nous leur déléguions une partie de l’espace public, pourquoi pas, elles font un travail très utile, mais cela suppose l’obligation de respecter un certain nombre de principes élémentaires.

Le pari de la transformation numérique de l’Etat par Carlos Santiso, Senior Director, Digital Innovation in Government , Development Bank of Latin America

Le pari de la transformation numérique de l’Etat par Carlos Santiso, Senior Director, Digital Innovation in Government , Development Bank of Latin America

Nous n’en sommes encore qu’au début, mais avec cette initiative nous posons les fondements de garanties pour la liberté d’opinion et d’expression, condition sine qua non de la démocratie. Nous rassemblons les Etats qui entendent mettre en oeuvre ces principes, mais en tenant compte du caractère international des enjeux et donc des solutions. En travaillant à la création d’un Forum sur l’information et la démocratie, qui aura pour vocation de favoriser une régulation et une auto-régulation pertinentes dans une logique multipartite, nous façonnons des solutions. Bien entendu, tous les dirigeants de la planète ne soutiendront pas. Mais faudrait-il rester les bras croisés ? A RSF, nous croyons à la volonté politique, mais cette volonté doit être mise en oeuvre. La démocratie, comme le journalisme, est un ensemble de principes que nous devons sécuriser.

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